Concert du vendredi saint
Le vendredi 3 avril dernier, lors de la soirée consacrée à la chanson francophone organisée par Radio-Campus Lille, j’ai interprété une quinzaine de chansons.
J’étais accompagné par un ensemble de musiciens assez inhabituel : Alain Bugelli à la clarinette, Théo Demarcq aux percussions et à la batterie, Eric Legrand à la guitare et Erich Pralat à la contrebasse.
En voici deux extraits. « La rue du Jambon », dans une nouvelle version, sur une composition de Eric Legrand. On peut lire l’histoire de cette rue en cliquant ici.
Et aussi « La chasse aux chansons » (paroles ci-dessous).
La chasse aux chansons
Premier couplet
Ça s’est passé y a vingt piges
Pas très loin de votr’ télé
Un génie de haut’ voltige
Décida d’ organiser
Tout’s ces musiqu’s à la traîne
Qui salissaient les trottoirs
Les dimanch’s et jours de s’maine
Z’ allez voir c’ que z’ allez voir
Le pedigree d’ ces rengaines
N’était qu’à moitié connu
Et vas y donc que j’ t’engraine
L’ quidam à travers les rues
Y en avait qu’avaient l’ teint blême
Ça n’ manquait pas d’en poser
C’était du pareil au même
Pour les percus trop bronzées
Refrain
Un’ chanson par-ci
Un’ chanson par-là
Sans papier, sans domicile
Ça fait pas net
Dans la ville
Je vais mettr’ bon ordre à ça
C’est moi que j’ vas donner l’ la
Couplet II
On chassa la ritournelle
On y mit d’ l’acharnement
On étouffa les rebelles
Et les rythm’s impertinents
Les môm’s oublièr’nt les tables
D’ multiplication d’antan
Ainsi que toutes les fables
Qu’ils ânonnaient en chantant
Quand on eut mis des barre(s) aux
Mesur’s des airs baladeurs
On renversa le tango
Pour l’ décaper au Karcher
Le ska, le swing, le mambo
Fur’nt bâillonnés dans l’ quart d’heure
Tout’s les Polonais’s de Cho
Pin virées dans un charter
Refrain
Brigadier par-ci
Commissair’ par-là
C’est nous les sergents de ville
Vous pouvez dormir tranquilles
Sans soucis et sans tracas
Les musiqu’ marcheront au pas
Couplet III
Mais un’ seul’ qui s’enracine
Sous les ch’veux et c’est l’chiendent
Qu’ell’ soit salsa ou biguine
Dans l’ crâne, mon dieu quel boucan
Quand ces entêtées vivaces
Se faufil’nt chez les poulets
Sous l’ képi,s’il y a d’ la place
Ell’s bouscul’nt l’autorité
Des chansons qui prenn’nt la tête
C’est un truc qui fait du bruit
Car une dizain’ de bluett’s
Pervertit la hiérarchie
Ce fut un joli vacarme
Un’ révolution d’ palais
Le pouvoir posa les armes
Il lui fallut déchanter
Refrain
Brigadier par-ci
Commissaire par-là
On les vit baissant la tête
Rasant les murs, désoeuvrée
La police devint discrète
On changea d’ tonalité
Couplet IV
Après des longs mois d’ silence
A nouveau perça le cri
Des magistrats sans défense
Et des condés interdits
Chacun s’arracha la glotte
Le son monta crescendo
La chanson qu’avait droit d’ vote
Usa d’ sa voix illico
Le président s’ fit la malle
Sans trompett’s et sans tambours
La fanfar’ lava l’ ling’ sale
En famille avec les sourds
Des mélodies très anciennes
Bercèr’nt les flics au violon
La loi redevint rengaine
Et la républiqu’, chanson
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