Skip to content

La chanson du décervelage des Nains de jardin

par Guy Ciancia le 3 octobre 2012

Accompagné au concertina par Gérard Buisine, je chante cette chanson en octobre 2007 à la Fond’Action Boris Vian. Devant un grand nombre de membres et d’Optimates du Collège de ‘Pataphysique et avant la projection du film Ubu roi de Jean-Christophe Averty. Sur l’air de La Valse des pruneaux, Alfred Jarry et les lycéens de Rennes ont écrit, jadis, la première et célèbre version de La chanson du décervelage. Au début de cet enregistrement, c’est Thieri Foulc, provéditeur-éditeur du Collège qui annonce mon intervention.

Les paroles

Mon pèr’ qui savait tout, Victor et La Fontaine

Ivre de quelques bières, alcoolique et brutal-al

Fatigué de porter sa misère hautaine

Ecoutait l’ chant d’un nain d’ jardin local

Le dit bonhomme avait bien peu de cervelle

On peut mêm’ dire qu’i en avait plus du tout

L’avait troqué(e) contre trois carame-els

A un aut’ nain nommé Bébé Toutout

Voyez, voyez Les décervelés Bébé Toutout Du bran dans les braies Découpait l’ cou De la tête aux pieds A tous Les nains d’ jardin De la vill’ de Roubaix

Partition de la Valse des pruneaux : une dame élégante, à chapeau, et un joueur de trombone illustrent la première page

Des plus fameux parmi ceux qu’on fait la Grand’ Guerre

S’étaient pris, l’ 32 Mars, à vouloir défiler-er

Sous le noble étendard du Géant des Lisières

Tous s’embarquèr’t dans l’ capiteux projet

Depuis longtemps elle était au chômage

Ça chagrinait les révoltés sociaux

On dérouilla d’ la Veuv’ les embiellages

En un clin d’oeil, elle était au boulot

Voyez, voyez Comment décoll’ter Tout’s les sal’s têtes Des nains d’ potager Faut trancher net Dans l’ vif du sujet De tous Les nains d’ jardin De la vill’ de Roubaix
Bébé Toutout, vaillant, avait r’troussé les manches

Et r’montait l’ascenseur d’la bascule à Charlot-ot

Avec un tel bonheur qu’ sa chemis’ presque blanche

En moins d’un’ heure était rouge à carreaux

Les nains en stuc et les amours en plâtre

Les Mannkenpiss et leurs p’tit’s chos’s du bas

Tous empilés en vrac par bott’ de quatre

Fur’t débités comme vulgair’ cervelas

Voyez, voyez Comment dénombrer En écourtant Les formalités Tous les entiers Et même les moitiés De tous Les nains d’ jardin De la vill’ de Roubaix
Le sieur Bébé Toutout, ignoble personnage

Fit un fameux ragoût des membres orphelins-ins

Avec ses crott’s de nez assaisonnant l’potage

I s’ pourléchait l’ chicot d’un air canin

Perdant la tête, un de ces ridicules

Nain, raccourci jusqu’à ras du trognon

Fit remarquer qu’ l’opération s’rait nulle

Si l’on n’poursuivait pas les ablations

Coupez, coupez Coupez les jarrets Brisez les os Des bras amputés Défoncez l’dos Des plus éventrés De tous Les nains d’ jardin De la vill’ de Roubaix
Mon cochon qu’ j’y réplique en empoignant le bougre

J’ vas t’instruir’ d’arrach’ pied du taf entre quat’ zyeux-eux

Dans l’ grand pressoir j’y fous sa têt’ de lard à moudre

Et l’on fait d’mêm’ pour finir par la queue

Les agronom’s souriaient dans leur barbe

La merdre et l’ sang ça fait pousser les choux

Les cornichons, les pruneaux, la rhubarbe…

Fallait pas laisser un seul nain debout

Debout, Guy Ciancia chante; assis , près de lui, Gérard Buisine joue du concertina. assis

Décapitez Les plus dépités Priez les saints Du calendrier Qu’ Bébé Toutout Fit déboulonner Avec Les nains d’jardin De la vill’ de Roubaix
En f’sant un pas de côté, j’ crois voir une amygdale

Qui surnageait, sanglante au mitan d’ la bouch’rie-ie

Bébé Toutout surgit et s’ la met dans l’ trou d’ balle

En criant sus avant qu’ j’ m’en sois remis

D’ la mortadelle jusqu’au fromag’ de tête

Les d’mi- portions avaient d’ quoi s’éclater

Quand i en restait, on balayait les miettes

Dans l’ grand trou noir d’ousqu’on n’ revient jamais

Voyez, voyez Les pièc’s détachées L’équarrissage Et la tronche en biais Voyez, voyez Les décervelés Oui, tous Les nains d’jardin De la vill’ de Roubaix
Musique de Charles Pourny (La Valse des pruneaux)

et paroles de Guy Ciancia

Les commentaires sont fermés.